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Les chefs de l’Église se félicitent du changement de l’âge minimum du mariage au Pakistan

Une réforme de la loi sur le mariage chrétien fixe l’âge minimum du mariage à 18 ans. Bien qu’il ne s’agisse que d’une première étape, cela pourrait simplifier la lutte contre les cas d’enlèvement et de mariage forcé de jeunes filles chrétiennes dans le pays.

L’Église catholique au Pakistan s’est félicitée de la promulgation d’un amendement à la loi sur le mariage chrétien, qui porte l’âge du mariage à 18 ans aussi bien pour les garçons que les filles.

L'évêque Samson Shukardin d'Hyderabad lors de l'ouverture d'un centre d'hébergement
L’évêque Samson Shukardin d’Hyderabad lors de l’ouverture d’un centre d’hébergement

Bien que sa portée soit limitée – la loi ne s’applique qu’aux chrétiens résidant sur le territoire de la capitale Islamabad – les responsables de l’Église espèrent que ce sera la première étape d’un plan global visant à freiner le mariage des enfants et, en particulier, l’enlèvement et la conversion forcée de jeunes filles issues de minorités.

« Souvent, lorsque des filles sont enlevées, elles peuvent être facilement mariées, parce qu’elles sont emmenées dans un endroit où l’âge légal du mariage est de 16 ans, ou parfois les musulmans peuvent simplement dire qu’elles sont déjà en âge de se marier. Mais nous, chrétiens, disons qu’elles ne devraient pas se marier du tout avant l’âge de 18 ans, parce qu’elles sont encore des enfants », explique Mgr Samson Shukardin, actuel président de la Conférence épiscopale pakistanaise, à la fondation caritative catholique Aid to the Church in Need (ACN).

« Cela nous donnera un peu de tranquillité d’esprit ; pas une sérénité totale, mais une certaine tranquillité d’esprit. Au moins, dans ces conditions, nous avons une base légale permettant d’entamer une procédure contre ces personnes qui ont enlevé et épousé des jeunes de moins de 18 ans », a-t-il déclaré à ACN à propos de la nouvelle loi.

Manifestation demandant la libération de l'enfant enlevé Arzoo Raja à Karachi, 24 octobre 2020
Manifestation demandant la libération de l’enfant enlevé Arzoo Raja à Karachi, 24 octobre 2020

Au Pakistan, l’enlèvement, la conversion forcée et le mariage d’enfants, constituent un grave problème auquel les autorités civiles n’ont pas encore apporté une réponse satisfaisante. « Le problème est là, il y a des enlèvements et des conversions, et nous avons élevé la voix à plusieurs reprises, mais peu de choses ont été faites jusqu’à présent », déclare Mgr Shukardin.

L’Église espère bien poursuivre cette bataille en tentant de porter l’âge du mariage à 18 ans pour tous les Pakistanais, quelle que soit leur religion ou leur lieu de résidence. Les évêques estiment qu’un succès dans cette lutte rendrait la libération des victimes d’enlèvement et de mariage forcés beaucoup plus aisée.

Dans une déclaration commune envoyée à ACN par la Commission Nationale Justice et Paix, les responsables catholiques remercient le parlement d’Islamabad d’avoir adopté le projet de loi à l’unanimité. « Cette loi jouera un rôle crucial dans la protection de nos jeunes filles mineures contre les conversions et les mariages forcés. Nous espérons que le gouvernement prendra d’autres mesures pour criminaliser les conversions forcées. »

Par son travail de sensibilisation, la fondation pontificale attire depuis longtemps l’attention sur le problème de l’enlèvement et de la conversion forcée de jeunes filles chrétiennes, et félicite l’Église catholique pakistanaise et le gouvernement pakistanais pour ce petit mais important pas en avant.  « Avec les évêques, nous reconnaissons qu’il reste encore beaucoup à faire pour résoudre pleinement ce problème, mais toute action visant à mettre fin au traumatisme des jeunes filles enlevées, abusées sexuellement puis forcées de renoncer à leur foi et d’épouser leur ravisseur doit être saluée », a déclaré Mark von Riedemann, directeur des affaires publiques et de la liberté religieuse de ACN.

Pour plus d’informations sur l’enlèvement, la conversion forcée et le mariage forcé de filles chrétiennes dans le monde, notamment au Pakistan, consultez le rapport « Hear her cries », produit par le bureau britannique de ACN en 2021. 

 

Par Filipe d’Avillez.

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