En soutenant un projet de construction au Kurdistan irakien, Aid to the Church in Need (ACN) a aidé un ordre religieux à renforcer son enracinement dans la région, ce qui profite à la population chrétienne environnante.
Araden est un petit village situé dans la vallée de Sapna, au Kurdistan irakien, entouré par les magnifiques montagnes de Gozaneh et traversé par la rivière Grand Zab. Le paysage contribue à expliquer l’origine du nom du village ; on pense qu’Araden vient des termes syriaques « ara » et « Aden », signifiant « pays d’Eden ».
Il est de tradition que le village soit presque exclusivement habité par des chrétiens de langue araméenne, membres de l’Église catholique chaldéenne. Malgré sa petite taille, le village possède deux églises importantes et a été la résidence de trois évêques.
Pourtant, Araden a également été témoin de certaines des tragédies qui ont affecté la population chrétienne d’Irak au cours des siècles. Sa population s’est retrouvée prise dans les conflits successifs entre le gouvernement central de Bagdad et les militants kurdes, et le village a été détruit plus d’une fois.
La congrégation des Filles du Sacré-Cœur de Jésus, un ordre de religieuses chaldéennes, a été fondée à Araden par le père Abdul Ahad Rayes, un prêtre dont « la vision était d’éduquer et de transmettre des valeurs chrétiennes et humaines aux jeunes de la région, tout en offrant des services sociaux et de santé essentiels », explique Mère Samar Mikha, qui est actuellement la supérieure de l’ordre.
« Notre communauté a été confrontée à de nombreuses difficultés. Nous avons perdu notre maison mère à trois reprises à cause des guerres et des migrations en Irak », explique-t-elle à Aid to the Church in Need (ACN). « Cette histoire tumultueuse a entraîné une pénurie de vocations dans notre communauté. »
Pendant des années, les sœurs ont rêvé d’un retour à Araden, à leurs racines, et grâce à l’aide de ACN, ce rêve s’est maintenant réalisé, avec l’achèvement de la construction d’un sanctuaire en l’honneur du père Abdul Ahad et d’un centre spirituel où les sœurs pourront accomplir leurs exercices spirituels.
« Grâce à votre soutien indéfectible, nous avons non seulement atteint nos objectifs, mais aussi dépassé nos attentes. Le sanctuaire Abdul Ahad et la maison de retraites spirituelles sont désormais un symbole de résilience et d’espoir pour notre communauté », explique Mère Samar à ACN. « Ce sanctuaire fournit désormais un espace pour les retraites spirituelles dont nous avons tant besoin, offrant réconfort, tranquillité et silence à nos sœurs dévouées qui servent sans relâche la communauté et l’Église. »
Le bâtiment nouvellement construit comprend un sanctuaire avec la tombe du père Rayes, deux étages avec sept chambres et une salle de réunion. Selon Mère Samar, « l’impact positif de ce projet s’étend au-delà des murs du sanctuaire. L’espace revitalisé poursuivra la mission du père Rayes en répondant aux besoins éducatifs des chrétiens de la région. Le père était un défenseur infatigable de l’éducation, construisant des écoles et formant des jeunes esprits. Nous nous engageons à perpétuer son héritage en nous concentrant sur des initiatives pédagogiques dans les villages environnants d’Araden. »
C’est exactement le type d’initiatives qui permettent aux chrétiens de rester plus facilement sur leurs terres ancestrales, un objectif que ACN poursuit à travers ses projets au Proche-Orient.
« Nous ne saurions trop insister sur la profonde gratitude que nous exprimons à l’égard de Aid to the Church in Need. Votre soutien a ravivé l’esprit de notre congrégation », conclut la supérieure de l’ordre.
Par Filipe d’Avillez.